Un peu d’histoire, nous sommes dans les années 1800, le rôle de maire comme chef de la police locale ne fut jamais aussi délicat à assumer, non seulement il
veillait sur la population, mais aussi sur le patrimoine collectif et privé, une équipe de gardes (Dorfwache), qui comprenait tous les hommes valides de 18 à 60 ans, quotidiennement, selon un
ordre préétabli quatre d’entre eux montaient la garde, deux se plaçaient en faction devant la prison (ancienne école rue principale) et les deux autres patrouillaient à la lueur d’une lanterne de
maison en maison, ils veillaient sur les habitants, le bétail et à la moindre lueur insolite, écartant les voleurs, ivrognes et provocateurs, les individus jugés dangereux sont confiés au
cachot et interrogés par le Maire au petit jour puis libérés ou livrés aux gendarmes.
La maison a cette époque faisait l’objet de beaucoup de surveillance, sans maison nous perdons notre identité, dans notre subconscient le feu est associé aux ténèbres, la disparition d’un être
cher est cruelle, celle d’une demeure est pire : elle jette la famille dans la désespérance.
En ce début de siècle, la maison reste vulnérable car les toits de paille supplantent toujours ceux de tuiles. Une tuilerie était située sur le versant nord à l’orée de la forêt (à
coté de M. Morgen) déjà mentionnée en 1589.
L’éclairage à la chandelle des étables et des granges, nous obligent à redoubler de vigilance, nous n’étions pas à l’abri d’un feu sournois couvant dans nos granges des semaines durant.
Mais le Maire veille : tous les jours, durant la période critique, deux vérificateurs- l’adjoint et un conseiller municipal font le tour des granges, à la moindre odeur suspecte,
ils donnent l’alerte.
La protection de la maison, devoir suprême du premier magistrat était d’autant plus vitale qu’aucune d’entre elle n’est assurée, la Mairie-Ecole acquise en 1843 ne sera assurée qu’en
1857.
En 1808 nous nous procurâmes une des premières pompes à incendie du département : une pompe à bras qui refoule l’eau par deux lances, la délibération s’y rapportant traduit
la hantise du Feu « le conseil municipal supplie M. le sous-préfet de bien vouloir autoriser le Maire à faire un traité avec un artiste pompier pour procurer à la commune une pompe à
incendie. La commune peut disposer de 11 à 1200 francs pour l’acquisition de ce meuble nécessaire à la commune et à la tranquillité publique. » A la même époque, le conseil
décida que lors de son inscription, chaque nouveau foyer versera une somme de 8 francs destinée à l’achat d’un seau à incendie en cuir.
En 1830 Jaques, le militaire (STRUCH) après quatorze années de services revint au village, il épousa la belle Françoise SCHORR, quatre enfants se succédèrent à la cadence habituelle, Jaques
fut tout heureux d’accéder au poste de garde champêtre.
Sous l’impulsion du conseil municipal, la création d’une unité de sapeurs pompiers formée d’hommes robustes avec à leur tête, Jaques le militaire. Ils se réuniront une fois par mois, tant pour
s’habituer à manier les pompes que pour les nettoyer.
Deux fois par an, nous eûmes nos grandes manœuvres, au printemps et en automne, changeant régulièrement d’objectif, ils prenaient comme cible la maison communale, une exploitation agricole ou un
groupe de chaumières, la pompe mobilisait dix servants, quatre de chaque côté pour actionner les bras et deux pour diriger les lances, les curieux accoururent de partout, particulièrement
les écoliers, une chaîne humaine amenait l’eau à la pompe à incendie depuis une rivière, un lavoir ou un étang. Le conseil municipal décida d’une subvention de 20 francs par manœuvre
qui après tant d’efforts, offrait du pain et du vin et ce fut toujours ainsi, surtout en clôture d’un sinistre